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samedi 24 octobre 2015

Connaissez-vous? le chateau de Pirou.

Le Château de Pïrou ou le grimoire perdu.

Pirou est un commune balnéaire du département de la Manche peuplée de 1500 habitants.
Sa plage de sable permet les activités nautiques et accueille une économie tournée vers la production de coquillages: huitres, moules et bulots.
Mais son chateau présente un interet peu commun.
Bâti sur une île au milieu d'un étang artificiel, à moins de deux kilomètres de la mer, ce chateau du XI eme siècle est le vigilant gardien d'un havre.
La cote ouest du cotentin est ponctuée de bras de mer qui découvrent à marée basse, nommés havre, et qui jusques à un passé recent servaient de port naturel aux navires de commerce.

Les vikings trouvèrent en ce lieu le moyen simple de créer une base navale. Et pour protéger la flotte ils édifièrent un fort, dans les terres, qu'ils fortifièrent en aménageant un étang relié à la mer en guise de douves. Aujourd'hui la liaison ne se fait plus et les algues vertes ont envahi les bassins.
Ce fort primitif fut relevé en pierres au XI ème siècle, la normandie ayant été cédée aux peuples du nord.


Or avec la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Bâtard, le seigneur de Pirou se vit doté d'un fief dans le Somerset où il fonda la maison noble de Stoke-Piro.
Le chateau perdit de son importance stratégique et devint un domaine agricole dont la ferme ne cessât de gagner en importance et fut meme en superfice batie plus étendue que le manoir fortifié.








Souvent la branche séparée "anglaise" revint sur le continent pour faire mémoire des origines communes des familles anglo-normandes.
La chapelle reconstruite après la guerre de cent ans qui ruina le pays, en garde le témoignage.
Et c'est peut être là l'origine de la légende du pays qui veut, qu'à l'occasion d'un siège perdu, le seigneur et sa famille, férus de sorcellerie, se transformèrent en oies cendrées par le pouvoir d'un grimoire venu des temps anciens. les volatiles s’échappèrent  du château pour gagner les terres nordiques outre-manche. Le printemps suivant, les emplumés revinrent à Pirou recherchant le grimoire dont les formules magiques, lues à l'envers, devaient leur permettre de retrouver forme humaine. Las! les guerriers vainqueurs avaient pris le soin de brûler les ouvrages de la bibliothèque. Et ainsi tous les ans les oies reviennent s’enquérir du grimoire perdu et repartent bredouilles à l'automne.

Les dimensions du château sont très modestes, l'essentiel de l'espace fortifié étant composé de deux cours dont l'une portait le donjon totalement arasé.
Les éléments présentant un intérêt particulier sont peu nombreux.
La toiture en fait partie, avec ses ardoises retenues par des chevilles de bois et lorsqu'elles ont disparues, par des fils de fer.
Une tourellle d'angle donne à l'ensemble un aspect romantique.

Une cheminée dans le coprs de garde est bien conservée.

L'espace de la ferme, essentiellement rénové au XV et XVII ème siècle présente une salle qui renferme une curiosité.
 

Ce n'est pas sa cheminée armoriée...

...Mais la tapisserie de Bayeux! enfin presque...

Pirou, chateau, construction, tapisserie
La reconstruction du château de Pirou.
C’est le poète Louis Beuve qui, le premier, a eu l’idée de réaliser une longue bande de toile de lin brodée de laine racontant la conquête de l’Italie du Sud et de la Sicile.


Car Pirou est voisine de Hauteville (Alta villa) dont les Tancrède vont conquérir les terres sudistes.
Tancrède a une quinzaine d'enfants dont au moins douze fils. Ne pouvant pas leur fournir des apanages suffisants, la quasi-totalité de ses fils, partent à partir de 1030 s'illustrer en Méditerranée, à la recherche de gloire, de fortune et de terres. Ces guerriers ambitieux maîtrisant remarquablement la charge de cavalerie (aspect militaire absent en Italie du Sud), jetèrent les fondations du futur Royaume de Sicile (1130–1816).



Le dessin est calqué puis décalqué sur la toile de lin avant d’être brodé.  Madame Thérèse Ozenne utilise une aiguille à tapisserie et une laine à broder à 4 fils. La laine est dédoublée pour les contours des sujets brodés au point de tige. Le remplissage est réalisé au point lancé avec la laine à 4 fils, dans le sens de la longueur du sujet. Ensuite, la brodeuse reprend ces points lancés par des points perpendiculaires espacés de ½ cm, avec la laine dédoublée. Enfin, elle fixe ces laines tendues par un surjet dont les points sont espacés de ½ cm. Il faut veiller à harmoniser l’ensemble en faisant contraster la couleur de la laine des contours avec celle du remplissage.

"Il m’a fallu 16 années pour réaliser 58 mètres de broderie sous le regard de Dieu (…)
à raison de 3 heures quotidiennes à la lumière du jour et 1,5 cm par heure (…)
C’est une œuvre inachevée. Monsieur l’abbé Marcel Lelégard nous a quitté trop tôt, en 1994.
Je salue ici sa mémoire avec mon plus profond respect ;
Il m’a fait découvrir une aventure prodigieuse !"

Thérèse Ozenne. +2009

L'artiste possédait la technique de ce que l’on peut appeler "le point de Bayeux", mais encore une parfaite connaissance des attitudes et des gestes des personnages, des postures des animaux, de la représentation des navires, des arbres... bref de ce qui fait le style et l’esprit de la "Tapisserie" historique des Gestes de Normandie.

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