Embarquons a bord des trois navires qui vont nous permettre de revivre cette aventure pirate!
En prenant le chemin de la feuille rougie par l'automne: du haut vers le bas, dans une lente descente planante, formant des méandres aériens qui donnent du temps au temps.
Au départ du parking de la gare, les véhicules tout terrain viennent nous chercher pour notre première destination. La route est longue mais le ciel est beau!
Sur la hauteur, le grand vaisseau de pierres, que même le soleil n'ose pas déranger de ses rayons.
Au bout de la route...le Fort Libéria. Le premier des trois vaisseaux est suspendu dans les airs. Il a jeté les amarres face à la vallée du Cady, devant le seigneur Canigo, sur une hauteur de 150 mètres en surplomb de la vieille ville de Villefranche.
Au bout de la trace laissée par les véhicules...le groupe des forbans.
Qui est le plus attentif?
Pour une vingtaine de canonnières, il n'y aura que deux pièces de 12, deux de 8 et six de 4, avec de quoi tirer deux cents coups chacune, ainsi que 12.000 milliers de poudre, du plomb et de la mèche à proportion, 24 arquebuses à crocs, une dizaine d'arquebuses rayées, 2000 grenades…
Vauban conclura : « on ne saurait apporter trop de soins aux bâtiments de ce fort, d'autant que de sa beauté particulière dépend tout le mérite de Villefranche, qui sans la protection de cette pièce, ne peut jamais rien valoir, quelques choses qu'on y peut faire ». L'ennemi ne pourra tirer aucun avantage des hauteurs grâce au fort : « s'il prenait résolution de l'attaquer, il faudra qu'il fasse monter du canon trois ou quatre fois assez haut que les tours de Notre Dame, par des rampes aussi droites que des toits de maison ».
Le clocher de l'église saint Jacques fait le lien entre le Ciel et la Terre.
C'est le deuxième navire que nous empruntons, au raz de terre au raz des hommes.
L’abbé Cazes, curé de Villefranche et chercheur inlassable, s’est interrogé sur la relation historique entre son église et les «chemins de Compostelle». Il n'a trouvé aucun texte permettant de penser qu'elle a été fondée pour les pèlerins en route vers la Galice. Elle témoigne, avec d'autres d'un culte local à saint Jacques. Il a retrouvé cinq pèlerins passés par Villefranche, point de passage obligé de Perpignan vers l’Espagne, par Puycerda. Une fois encore l’hypothèse d’églises Saint-Jacques fondées pour les pèlerins de Compostelle se trouve infirmée. L’abbé Cazes montre ainsi qu’il est vain de tracer des «chemins de Compostelle» en reliant entre eux des éléments du patrimoine jacquaire comme cela a été malencontreusement le cas dans son département. Puycerda était et reste un passage intéressant vers l’Espagne, indépendamment de Compostelle. C’est céder à la mode que de le mettre sur un «chemin de Saint-Jacques».
L’intérêt stratégique de la cité, déjà reconnu au Moyen Âge, est renforcé après le traité des Pyrénées en 1659. Louis XIV charge Vauban de compléter les défenses de Villefranche et d’en faire une place forte. La visite permet d’apprécier l’ingéniosité des systèmes défensifs successifs de l’enceinte fortifiée construite entre le XIe et le XIXe
Le chemin de ronde supérieur est entièrement couronné d'une toiture de lauzes épaisses protégeant les défenseurs des tirs de mousquet venant de la montagne, ce qui est exceptionnel dans l'architecture bastionnée. Grâce à ces remparts parfaitement conservés, les promeneurs incarnent le temps d'une visite les sentinelles, devinant alors qu'elle pouvait être la vie des habitants d'une ville fortifiée,d'une ville de pouvoir, d'une ville gérée pour contrôler un territoire.
Nous continuons notre descente vers les entrailles de la terre. Voila le troisième navire, celui qui flotte sur le Styx.
Les grottes se sont formées dans une famille de roches particulières, les calcaires, dont une des propriétés essentielles est d’être facilement attaqués et dissous par des solutions acides.
Ce processus, d'attaque superficielle des roches par des agents chimiques, constitue "la corrosion". Il est à l’origine du creusement des cavités.
C'est toutefois l'eau et sa circulation qui constituent les facteurs essentiels de la formation des grottes.
Indispensable à la corrosion, elle véhicule d'une part les solutions acides et les produits dissous et d'autre part entraîne à l'extérieur les débris et les résidus des processus chimiques de la dissolution.
La découverte des Grandes Canalettes,
considérées parmi les plus belles de France, s'effectue à son rythme, en
suivant les panneaux lumineux explicatifs. On commence par la Draperie,
un ensemble de concrétions spectaculaires d'une blancheur étincelante.
On parvient ensuite à la salle blanche, découverte en 1982. La visite se
poursuit par le lac aux Atolls, repaires de pirates volants, puis la grandiose salle du temple
d'Angkor, d'une féerie incomparable.
Voila notre voyage à bord des trois navires prend fin.
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